La formation professionnelle est essentielle au développement durable des communautés inuites au Nunavik
Les enfants actuellement dans les garderies et sur les bancs des écoles primaires et secondaires au Québec occuperont des emplois qui n’existent pas encore. Les inuits d’âge préscolaire ne feront pas exception. Une offre de formation adaptée au Nunavik où les entreprises minières sont de plus en plus nombreuses à s’implanter semble donc nécessaire. Selon l’Institut national des mines, la formation professionnelle est la voie à privilégier pour instaurer un mode d’apprentissage adapté aux jeunes du Nunavik qui envisagent une carrière valorisante au sein de ce secteur économique prometteur pour le développement du Nunavik.
Des besoins de main-d’œuvre qualifiée évoluant aux rythmes des technologies
Grâce à un partenariat institutionnel et privé auquel participe l’Institut national des mines, les estimations de besoins de main-d’œuvre minière pour les cinq prochaines années sont bien connues. Cette information régionalisée et fiable permet de fixer les priorités de formation et d’apprentissage, notamment dans le Nord-du-Québec.
Les emplois d’opérateur et de mécanicien d’engins miniers comptent parmi les postes les plus demandés au Nunavik. Ces emplois nécessitent une formation spécialisée, dispensée en partenariat avec les entreprises minières par la Commission scolaire Kativik Ilisarniliriniq. Cette commission scolaire est par ailleurs, représentée au conseil d’administration de l’Institut national des mines.
Mieux formés grâce aux établissements d’enseignement publics
Les établissements d’enseignement publics disposent de l’expertise nécessaire pour développer les nouvelles compétences exigées à la suite d’une automatisation accrue dans le secteur minier. La formation professionnelle offerte par la Commission scolaire Kativik Ilisarniliriniq contribue ainsi au bien-être des communautés en permettant aux jeunes inuits d’acquérir les compétences nécessaires pour faire carrière dans les mines.
Les programmes les mieux structurés et les plus efficaces sont également ceux qui accordent une attention particulière et une grande importance à la sécurisation culturelle des apprenants inuits évoluant en contexte de travail. Ce souci de sécurisation culturelle leur permet d’accéder plus rapidement à un avancement professionnel qui vient avec un accroissement des responsabilités.
Exemple du parcours de formation de l’apprenant vers un métier semi-spécialisé : aide-foreur dans une mine souterraine
Formation semi-spécialisée offerte par Kativik Ilisarniliriniq (consolidation du bagage scolaire en français, en anglais et en mathématiques du niveau de deuxième secondaire)
Formation FMTM (formation modulaire du travailleur minier)
obligatoire pour toutes les travailleuses et les travailleurs des mines souterraines
Certification SIMDUT (système d'information sur les matières dangereuses utilisées au travail) formation intensive complémentaire exigée des employés qui, dans le cadre de leurs responsabilités, manipulent des produits inflammables, toxiques ou corrosifs
L’importance de la formation continue
Le parcours de formation continue offert par la Commission scolaire Kativik Ilisarniliriniq intègre également la formation spécialisée entérinée par un diplôme d’études professionnelles (DEP). Kativik Ilisarniliriniq offre actuellement deux programmes de ce niveau, ouvrant la porte à un emploi minier. Il s’agit des cours d’opérateur et de mécanicien d’équipements lourds. En plus d’enseigner les bases techniques propres à ces deux spécialités, ces programmes consolident les connaissances scolaires en français, en anglais et en mathématiques de 3e secondaire.
Les DEP spécifiques au secteur des mines mènent à des emplois de foreurs, de dynamiteurs, de mineurs et de techniciens en traitement de minerai. Kativik Ilisarniliriniq offre ces cours en partenariat avec des entreprises minières. Les détenteurs de certificats d’études semi-spécialisés sont admissibles à cette autre étape importante du parcours de formation continue.
Formation par simulation
Désormais, l’enseignement technique se fait en grande partie à l’aide d’équipements de simulation qui reproduisent diverses situations de travail dans un environnement contrôlé et sécuritaire. À Salluit, la Commission scolaire Kativik Ilisarniliriniq utilise actuellement treize simulateurs pour former les opérateurs de 7 types d’engins utilisés dans les mines de nickel du Nunavik. Les simulateurs sont très efficaces pour vérifier l’intérêt des jeunes et développer les compétences de base des apprenants dans un environnement sécuritaire. Ils reproduisent aussi des situations d’urgence, ce qui permet d’enseigner des manœuvres spécifiques impossibles à pratiquer sur de véritables équipements.
Au Nunavik, le nombre de mines est encore limité. Toutefois, leurs retombées affectent durablement la vie d’un nombre croissant d’inuits. Profiter des changements technologiques qui transforment l’industrie minière implique le développement tout au long de la vie de nouvelles compétences acquises avec le soutien collectif de la communauté. La formation professionnelle offerte par la Commission scolaire Kativik Ilisarniliriniq, joue un rôle important à cet égard.
Cet article publié fait référence à une conférence de l’Institut national des mines, réalisée en avril 2018, à Kuujjuaq et portant sur la formation professionnelle et les modes d’enseignement novateurs tels que le simulateur.