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Portrait de Joanie Caron 

9 octobre 2020
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Baccalauréat en administration, maîtrise en gestion des organisations et doctorat sur mesure en études autochtones

Revenir aux études dans la vingtaine et réapprendre sa langue maternelle après un séjour de 10 ans aux États-Unis, font partie des défis qu’a relevés Joanie Caron qui vient de terminer une thèse de doctorat sur l’intégration de la main-d’oeuvre autochtone dans le secteur minier canadien. Parcours d’une étudiante rigoureuse qui s’est intéressée au secteur minier.

Retour sur les bancs d'école tout en se réappropriant sa langue maternelle

À 25 ans, revenant de la Californie après y avoir passé plusieurs années, Joanie Caron s’inscrit au baccalauréat en administration, profil finances, à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). L’UQAT a accepté Joanie sur la base d’expérience, puisqu’elle avait travaillé en gestion dans l’État de Californie. Elle a trouvé ardu de retourner aux études, notamment puisqu’elle n’avait pas pratiqué sa langue maternelle au cours des dernières années. Pour y arriver, elle a mis les bouchées doubles, en suivant des sessions intensives pendant les saisons estivales et en allant chercher toute l’aide académique disponible. Sa détermination a été fructueuse puisque non seulement elle a réussi à terminer son baccalauréat en même temps que sa cohorte, mais elle a obtenu, en 2012, la meilleure cote parmi les finissantes et finissants en sciences de la gestion. « Mon retour aux études est sans aucun doute, le plus grand accomplissement de toute ma vie.» a-t-elle affirmé.

 

Poursuite à la maîtrise et cheminement professionnel dans le domaine minier

Ses excellents résultats au premier cycle ont convaincu la Chaire en entrepreneuriat minier UQAT-UQÀM (CEM) de la recruter pour participer au projet «Certification selon les principes de développement durable», en collaboration avec l’Association de l’exploration minière du Québec (AEMQ) et financé par le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation (MESI). Sans appréhension, mais sans connaissance précise du secteur minier, elle a choisi de relever un défi de taille. Son mémoire de maîtrise a permis d’établir la base d’une norme qui est sur le point de devenir une référence nationale, et qui favorisera l’application de bonnes pratiques sociales, environnementales et économiques dans tout le secteur. Encore une fois, Joanie a réussi à se surpasser. Ses études de deuxième cycle sont couronnées par la médaille d’or  du Gouverneur général du Canada (2015). « Au-delà de cet honneur, cette expérience m’a permis de développer un vaste réseau de contacts, de collaborer avec des équipes composées de membres ayant souvent des intérêts opposés, et surtout, de m’approprier des thématiques passionnantes et de développer un bagage intellectuel », déclare-t-elle avec beaucoup de fierté. La CEM lui a offert un poste de professionnelle de recherche pour finaliser l’élaboration du document normatif aujourd’hui détenu par UL Canada, puis l’AEMQ l’a sollicitée pour faire la promotion et la diffusion de la norme au sein de l’industrie. « Je suis fière d’avoir collaboré activement à ce projet d’envergure comme étudiante, professionnelle de recherche et employée, projet qui sera bientôt à l’origine d’une application répandue des meilleures pratiques en termes de développement durable pour l’exploration minière. »

Et pourquoi pas un doctorat?

Son doctorat se distingue des expériences précédentes, puisque c’est un choix qu’elle a fait dans le but de s’améliorer, d’aller plus loin. Bien établie sur le marché du travail depuis maintenant 6 ans à oeuvrer sur le projet de certification, le choix du doctorat n’était pas nécessairement une perspective professionnelle. Joanie s’est fait « un immense cadeau! ». Il faut dire que les circonstances étaient réellement au rendez-vous. Son codirecteur de maîtrise, Hugo Asselin, directeur de l’École d’études autochtones, lui a demandé de réaliser un contrat de recherche. Il était responsable du volet mines du projet intitulé « Regards sur les attitudes et comportements des employeurs à l’égard de la diversité de la maind’oeuvre autochtone » dirigé par Jean Michel Beaudoin, du Département des sciences du bois et de la forêt à l’Université Laval. Il avait besoin d’une ressource pour interroger des employeurs miniers. Joanie s’est empressée de donner un coup de main et comme elle était devenue bien au fait du domaine minier, c’était naturel pour elle d’accepter cette collaboration.

Son dépôt initial de thèse « Facteurs de succès liés au recrutement, à l’intégration et à la rétention des employés autochtones dans le secteur minier » a eu lieu le 15 février 2020 et sa soutenance le 30 mars 2020. Elle a donc réussi à faire des études de troisième cycle dans un délai d’un peu plus de deux ans, en maintenant une moyenne cumulative parfaite de 4.30/4.30, tout en poursuivant son travail à temps plein auprès de  l’AEMQ. « Les efforts pour atteindre un tel accomplissement furent immuables, bien que très exigeants , et sont tributaires des résultats obtenus». Ce parcours digne de multiples mentions représente 7 années d’université du baccalauréat au doctorat. En effet, Joanie a cumulé plus d’une quinzaine de bourses et d’honneurs lors de son parcours universitaire entre autres : Médaille d’or du Gouverneur général du Canada (2015), Prix Ressources Naturelles de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences (Acfas) (2018), Bourse Joseph-Armand Bombardier (CRSH) (2019), Prix Histoire à raconter (CRSH) (2020), etc.

 

Chargée de cours avec ça!

Parallèlement à son implication dans le projet de certification, Joanie s’est investie dans le monde de l’enseignement en devenant chargée de cours à l’UQAT en ressources naturelles et développement durable. Elle confie avoir reçu énormément de la part de ses professeurs par le passé, l’incitant à offrir la même richesse à ses étudiantes et étudiants. La somme de ses huit évaluations d’enseignement reçues jusqu’à présent lui a valu une mention d’excellence de la part du département des sciences de la gestion de l’UQAT.

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