Portrait de Nicholas Théroux, Conseiller à l'innovation et à la recherche à l’Institut national des mines

Conseiller à l'innovation et à la recherche au sein de l'Institut national des mines depuis mai 2019, Nicholas Théroux effectue des recherches documentaires et des revues de littérature pour mieux documenter les tendances innovantes en formation minière à l'échelle mondiale au sein de l’équipe de l’Institut national des mines. Portrait de ce chercheur de l’Institut national des mines qui réalisera une conférence lors du colloque virtuel du 19 novembre prochain.
Parlez-moi de votre étude sur la cybersécurité en cours.
Je travaille actuellement sur un portrait de la cybersécurité dans les programmes de formation professionnelle et les programmes d’études collégiales menant à l’exercice des métiers et des professions les plus recherchés dans le secteur minier québécois. Avec l’INMQ, j’essaie, grâce à cette étude en cours, de déterminer la place accordée à la cybersécurité dans ces programmes. J’essaie aussi d’évaluer quelle est la perception des établissements d’enseignement offrant de la formation minière à l’égard de l’importance de développer des compétences en cybersécurité chez leurs apprenants se destinant à travailler dans le domaine des mines.
Dans le cadre de mon allocution du 19 novembre prochain, des résultats préliminaires de cette étude seront présentés en exclusivité. Ce sera donc l’occasion d’en apprendre davantage sur l’importance de la cybersécurité pour les mines actuelles et futures, sur l’acquisition de compétences en cybersécurité dans les programmes de formation minière les plus recherchés dans l’industrie à l’heure actuelle et sur la perception des établissements d’enseignement du Québec offrant de la formation minière en ce qui concerne la cybersécurité.
Pourquoi faut-il être présent à votre conférence?
· Si je travaille pour un établissement d’enseignement au Québec…
Cette conférence sera particulièrement pertinente pour les personnes qui travaillent dans le milieu de l’éducation désirant mieux comprendre quelles sont les compétences en cybersécurité à l’ère du numérique dans le secteur minier.
· Si je travaille dans une entreprise minière au Québec…
Cette conférence permettra aux personnes œuvrant dans les entreprises minières de mieux saisir la place qu’occupe actuellement l’apprentissage de compétences en cybersécurité dans les programmes de formation menant à l’exercice d’un métier ou d’une profession du secteur minier. Grâce à cela, les sociétés actives dans le secteur minier pourront plus facilement développer une approche holistique de la formation à donner à leur main-d’œuvre en matière de cybersécurité.
· Si je travaille pour le gouvernement du Québec…
Cette conférence sera l’occasion pour les personnes à l’emploi du gouvernement de mieux appréhender les enjeux et les défis inhérents à la mise en place d’une formation minière du 21e siècle en adéquation avec les besoins d’une industrie minière mobilisant de manière croissante des outils technologiques avancés.
Selon vous, quel est le plus grand enjeu de la formation à l’ère de la mine intelligente?
Selon moi, le plus grand enjeu se trouve dans la capacité d’inclure l’apprentissage des compétences numériques propres au secteur minier dans les cursus de formation alors que ces dites compétences ne cessent d’évoluer et de se transformer. Les compétences associées à la cybersécurité représentent un exemple concret de ces nouvelles compétences devant désormais être possédées par la main-d’œuvre minière pour évoluer dans les mines de plus en plus connectées et automatisées.
Quelle est la place de la cybersécurité dans la mine intelligente?
Les entreprises minières prennent progressivement le virage vers la mine intelligente, mais les cyberrisques connaissent, quant à eux, une croissance exponentielle. La cybersécurité doit donc être considérée comme un investissement stratégique plutôt qu’une dépense. De plus, l’ensemble des mesures mises en place en matière de cybersécurité doivent reposer sur une vision holistique de manière que la cyberprotection des actifs des complexes miniers se fasse de manière cohérente et intégrée.
Et dans la formation?
C’est l’un des grands enjeux de la formation minière du 21e siècle : la capacité pour la main-d’œuvre minière de travailler de manière sécuritaire avec les nouvelles technologies. On parle ici du secteur minier, mais cette réalité s’applique également à de nombreuses autres industries.
Donnez-moi un exemple concret en matière de cybersécurité qui mérite une attention particulière ou qui vous a étonné?
En 2014, une aciérie située en Allemagne a vu l’un de ses hauts fourneaux être détruit par une hausse de température engendrée par un piratage. Après enquête, il a été déterminé que les pirates ont réussi à accéder au réseau informatique de l’aciérie grâce à une cyberattaque, puis à dérégler le haut fourneau en passant par un réseau opérationnel qui n’était pas séparé du réseau informatique. Dans le secteur minier, cette interconnexion entre les technologies de l’information et les technologies opérationnelles pourrait avoir des incidences particulièrement fâcheuses en cas de cyberattaque réussie, car des pirates pourraient alors prendre le contrôle de systèmes de transport autonomes, endommager certains équipements et donc mettre la vie des travailleuses et des travailleurs en danger.
En terminant, qu’est-ce qui vous passionne dans votre travail quotidien à l’Institut national des mines?
Je rédige et coordonne les travaux d'analyse à l’Institut national des mines. Il s’agit d’un travail passionnant qui m’offre l’opportunité d’en apprendre tous les jours davantage à propos des différentes initiatives qui alimentent le tournant vers la mine intelligente. La réalisation de la mission première de l’Institut national des mines, qui est de conseiller le gouvernement du Québec dans la mise en œuvre d’une offre de formation d’avant-garde, nous amène à toujours placer la personne apprenante au cœur de notre réflexion. Cela est éminemment stimulant, car je sais que les travaux de recherche que je mène sont susceptibles d’avoir un impact bénéfique pour les étudiantes et les étudiants qui réalisent ou réaliseront des études dans les divers programmes menant à l’exercice d’un métier ou d’une profession du secteur minier.
