Portrait de Joanie Caron : un doctorat sur l’employabilité autochtone dans les mines

Une thèse avec de grandes répercussions
Joanie Caron, détentrice d’un doctorat en Études autochtones à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), a arrêté son choix de thèse sur les facteurs de succès liés au recrutement, à l’intégration et à la rétention des employés autochtones au sein de l’industrie minière. Considérant la pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie minière, Joanie croyait qu’une telle étude pourrait engendrer des répercussions positives au sein des communautés autochtones en donnant un meilleur accès à l’emploi dans le secteur minier tout en permettant aux entreprises d’être mieux outillées dans leur gestion de la diversité culturelle. De plus, les résultats pourraient permettre aux minières en territoire non-conventionné de collaborer davantage avec les communautés pour l’offre de programmes, de pallier le manque de main-d’œuvre dans les entreprises et de réduire le taux de chômage dans les communautés autochtones.
Une collaboration avec l’Institut national des mines
L’Institut national des mines a collaboré dès le début de sa thèse dans l’identification des programmes et des mesures applicables dans le domaine minier. Joanie s’est d’ailleurs inspirée du rapport de recherche réalisé par l’Institut « Favoriser la sécurisation culturelle des autochtones en formation minière » pour sa thèse.
Un choix pour se dépasser : le doctorat
Joanie a choisi le doctorat sur mesure à l’École d’études autochtones de l’UQAT, programme adapté à ses besoins, lui permettant d’approfondir une thématique spécifique et passionnante. Le doctorat sur mesure lui a permis de réaliser un plan de formation personnalisé, original et cohérent. Il vise une spécialisation avancée et développe un haut niveau d’autonomie intellectuelle et d’expertise. Joanie est la première diplômée du doctorat sur mesure en études autochtones à l'UQAT
Bien établie sur le marché du travail depuis maintenant 6 ans à œuvrer sur un projet de certification en développement durable au sein de l’Association de l’exploration minière du Québec (AMEQ), le choix du doctorat n’était pas nécessairement une perspective professionnelle mais bien de dépassement. Son codirecteur de maîtrise, Hugo Asselin, directeur de l’École d’études autochtones, lui a d’abord demandé de réaliser un contrat de recherche en 2018. Il était responsable du volet mines du projet intitulé « Regards sur les attitudes et comportements des employeurs à l’égard de la diversité de la main-d’œuvre autochtone » dirigé par Jean-Michel Beaudoin, du Département des sciences du bois et de la forêt à l’Université Laval. Il avait besoin d’une ressource pour interroger des employeurs miniers. Joanie s’est empressée de donner un coup de main à son mentor et comme elle était devenue bien au fait du domaine minier, c’était naturel pour elle d’accepter cette collaboration. Une fois le contrat terminé, le professeur Asselin lui a proposé de poursuivre le projet dans le cadre d’un doctorat : défi qu’elle a accepté de relever.
Tout est possible!
Son dépôt initial de thèse « Facteurs de succès liés au recrutement, à l’intégration et à la rétention des employés autochtones dans le secteur minier » a eu lieu le 15 février 2020 et sa soutenance le 30 mars 2020. Joanie a donc réussi à faire des études de troisième cycle dans un délai d’un peu plus de deux ans, en maintenant une moyenne cumulative parfaite de 4.30/4.30, tout en poursuivant son travail à temps plein auprès de l’Association de l’exploration minière du Québec (AEMQ). « Les efforts pour atteindre un tel accomplissement furent immuables, bien que très exigeants, et sont tributaires des résultats obtenus ». Ce parcours digne de multiples mentions représente 7 années d’université du baccalauréat au doctorat. En effet, Joanie a cumulé plus d’une quinzaine de bourses et d’honneurs lors de son parcours universitaire, entre autres : Médaille d’or du Gouverneur général du Canada (2015), Prix Ressources Naturelles de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences (Acfas) (2018), Bourse Joseph-Armand Bombardier (CRSH) (2019), Prix Histoire à raconter (CRSH) (2020), etc. Face à ce cheminement couronné de succès, Joanie souligne : « Je pense qu’au-delà des compétences acquises, il y a une leçon que j’ai tirée de mon parcours, et elle apparaît dans la dédicace de ma thèse : absolument tout est possible. Considérant mon objectif initial de me dépasser dans le cadre de mon doctorat, je peux dire que la mission est accomplie et je suis extrêmement reconnaissante envers tous ceux qui y ont contribué! »
Un intérêt marqué pour l’industrie minière et le domaine universitaire
Parallèlement à son implication dans le projet de certification à l’AEMQ, Joanie s’est investie dans le monde de l’enseignement en devenant chargée de cours à l’UQAT en ressources naturelles et développement durable. Joanie désire poursuivre sa carrière au sein de l’industrie minière encore plusieurs années et ainsi continuer à acquérir de l’expérience tout en contribuant à l’application des meilleures pratiques en matière de développement responsable et de relation avec les communautés. Ensuite, elle aimerait beaucoup terminer sa carrière dans le domaine universitaire.
