Une continuité vers l’innovation en formation minière : regard du PDG actuel, Jean-François Pressé

C’est en 1996 qu’a débuté la carrière de M. Jean-François Pressé en enseignement. Il a ensuite rapidement accédé à des postes de direction. Sa contribution à la direction d’établissement fut significative. Il a notamment développé des partenariats au sein de projets d’envergure et déployé des offres de formation minière à l’international. M. Pressé a toujours valorisé la profession enseignante et placé la réussite des apprenantes et des apprenants au centre de ses préoccupations. Après avoir occupé un poste à la direction générale d’un centre de services scolaire, c’est maintenant l’Institut national des mines, où il occupe le poste de président-directeur général depuis sa nomination par le Conseil des ministres en décembre 2018. L’Institut peut bénéficier de son leadership et tirer avantage de ses qualités de rassembleur. Ainsi ses compétences et aptitudes lui permettent de mener toutes les parties prenantes d’un projet, à l’atteinte d’objectifs précis.
En guise d’introduction, rappelez-nous le mandat de l’Institut.
Le point central de mon mandat est de veiller à actualiser l’offre de formation minière en conseillant les ministres de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur en leur présentant des avis, des résultats de recherche et des actions concrètes qui pourront leur permettre d’arrimer les programmes de formation offerts par les établissements des trois ordres d’enseignement avec les compétences recherchées par l’industrie minière tant pour sa main-d’œuvre actuelle que celle à venir.
Depuis votre entrée en fonction, en décembre 2018, quelle a été la plus grande réussite de l’Institut selon vous, le plus grand accomplissement de l’Institut?
Depuis mon arrivée, je m’assure que tous les projets de l’Institut respectent le concept de transférabilité. Je suis fier que tous nos travaux puissent inspirer et influencer les autres secteurs d’activités. L’Institut est novateur et le prouve encore une fois car l’organisme se démarque par la portée exceptionnelle de ses recherches.
Le récent développement d’un outil permettant d’effectuer le diagnostic de la maturité numérique de programmes d’études en formation professionnelle et technique vient très bien représenter cette volonté. Ce projet porteur saura assurément influencer les façons d’enseigner et de travailler dans nos institutions d’enseignement. Il est le début d’un processus très prometteur et a été validé au cours de l’automne dernier avec la précieuse collaboration de plusieurs partenaires. Cette publication sera d’ailleurs diffusée à l'automne prochain et fera objet d’un avis au ministre de l’Éducation.
Je tiens également à souligner, la très grande crédibilité que l’Institut a pu acquérir au fil du temps. Il est important pour moi de continuer à faire grandir cette réputation à travers la recherche en innovation dans la formation minière.
Selon vous, quels sont les éléments qui vous permettront de poursuivre la lancée de l’Institut dans le domaine de la recherche en formation minière?
Au cours de ma carrière, j’ai toujours réussi à mobiliser tous les acteurs tant du milieu éducatif que du milieu privé pour réaliser tous les projets qui pouvaient faire avancer la formation, et je compte maintenir cette philosophie.
De plus, j’ai à mon actif plusieurs expériences reliées à la formation québécoise offerte à l’international. Depuis mon arrivée à l’Institut, j’ai signé une entente de partenariat avec une université de France pour un projet en Nouvelle-Calédonie et une entente internationale, en mars 2020, avec le Royaume du Maroc. Des échanges sont en cours avec des partenaires majeurs afin de contribuer à l’exportation des savoirs et par la même occasion, participer à la relance économique du Québec. À mon avis, l’Institut ne fait que commencer à exporter son expertise, et sa grande crédibilité lui permettra d’élargir encore davantage ses horizons et faire de la formation québécoise, un moteur économique.
Selon vous, quelle est la plus grande publication de l’Institut?
Je pense que toutes les publications de l’Institut sont de grandes publications, comme vous pourrez le constater sur notre site Internet. Mais si vous me parlez d’une réalisation marquante, alors c’est certainement la conception des capsules vidéo réalisées dans une mine souterraine et une mine à ciel ouvert en 360 degrés. Ce projet, qui a un caractère à la fois promotionnel et pédagogique, est novateur. Il a influencé des établissements d’enseignement du Québec à diversifier leur mode d’enseignement depuis 2017.
Selon vous, que seront les sujets de recherche de l’Institut national des mines au cours des 10 prochaines années?
C’est une question difficile, car au regard de la vitesse rapide d’évolution des technologies, mais surtout de la vitesse de leur intégration dans les activités minières et dans les méthodes d’enseignement, il est difficile de se prononcer sur les sujets de recherche de l’Institut dans un horizon de 10 ans. Cependant, si je peux conjecturer une chose, c’est que les compétences émergentes comme celles liées la cybersécurité et à la gestion de la donnée revêtiront un grand intérêt.
Avec la pandémie, l’industrie minière et les établissements d’enseignement ont dû faire de grands pas pour accélérer et imbriquer la technologie tant dans leurs méthodes de travail, que dans la façon d’enseigner et d’apprendre. Tous ces efforts laisseront inévitablement leurs traces qui deviendront la nouvelle norme dans plusieurs domaines. De plus, les technologies, comme l’intelligence artificielle dont l’impact sur notre système éducatif et sur nos habitudes de vie, ne sont pas encore mesurables. Cependant, elles feront appel à des compétences nouvelles nécessaires aux personnes apprenantes pour accéder à un marché du travail post-pandémique fortement numérisé. Les recherches de l’Institut devront tenir compte de cette évolution rapide.
Par ailleurs, on ne peut que constater, depuis les deux dernières années, que le nombre de piratages informatiques a augmenté, ne serait-ce que dans les établissements d’enseignement et dans l’industrie minière. La 4e révolution industrielle en lien avec la collecte de données, la robotisation, l’intelligence artificielle nous éveille davantage envers l’importance d’introduire les notions de la cybersécurité dans les programmes de formation pour développer une culture différente et plus sécuritaire lors de l’utilisation des technologies.
Que peut-on souhaiter pour l’Institut national des mines pour les prochaines années ?
Dix autres années avec autant de réalisations percutantes et novatrices qui permettre de poursuivre avec cette même volonté de faire de la formation minière québécoise, une référence mondiale des compétences nécessaires à enseigner pour un secteur minier compétitif, et ce, à tous les niveaux. De plus, l’INMQ doit conserver cette agilité lors du choix des sujets de nos travaux de recherche et de continuer à développer une vision prospective de ce que la formation minière doit être pour répondre à l’innovation minière. Il faut continuer à s’émerveiller devant l’innovation.
L’INMQ EN RAFALES :
Décrivez-moi l’INMQ en un 1 mot?
Pionnier.
De quoi êtes-vous le plus fier?
De mon équipe d’abord et ensuite, de la qualité et de la transférabilité de nos travaux.
Quelles sont les plus grandes forces de l’Institut national des mines?
Son agilité, sa rigueur et sa grande capacité à rallier différents partenaires autour de l’importance à accorder à la formation.
