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Daniel Roussel, parcours du mineur inuk à Mine Raglan 

16 septembre 2021
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Daniel Roussel, mineur inuk à Mine Raglan

Nous nous sommes entretenus avec Daniel Roussel, un jeune homme de Kuujjuarapik de 29 ans qui, à la suite d’un remarquable parcours, travaille à Mine Raglan.

 

Parlez-moi de votre emploi actuel.

Je travaille à Mine Raglan depuis 2014 et j’occupe actuellement le poste de mineur de développement. Je fais également partie de l’équipe de sauvetage minier.

 

Quel est votre cheminement au cours des années précédant votre emploi à la mine?

À l’école secondaire, on était une petite classe, à peine dix élèves. J’étais assez actif, je faisais du sport et je suivais différents cours culturels. Je travaillais bien en classe et je faisais de mon mieux pour être présent. Mon plus beau souvenir du secondaire est la graduation, lorsque j’ai obtenu mon diplôme d’études secondaires (DES).

Au niveau professionnel, au départ, j’étais pompier dans mon village à Kujurapik. J’étais à la recherche de formation pour me spécialiser dans ce métier. Un jour, des représentants de Mine Raglan, par le biais du programme Tamatunami, sont venus au village pour présenter les programmes de formation offerts par la mine. En fait, ils faisaient du recrutement et offraient les formations pour devenir mineur, alors je me suis inscrit.

C’est comme cela que j’ai complété mon DEP en extraction de minerai, directement sur le site de la mine. J’ai ensuite suivi une formation Mine École d’une durée de deux ans, aussi offerte par la mine. J’ai acquis beaucoup d’expérience, notamment 1 800 heures en conduite de véhicules lourds.

 

Comment s’est développée votre carrière au sein de l’entreprise?

J’ai commencé au bas l’échelle sur l’équipe de service. Ensuite, j’ai commencé avec l’équipe de production en opérant les chargeuses-navettes et j’occupe actuellement le poste de mineur de développement. Je suis le premier Inuk à pouvoir utiliser la foreuse jumbo. Je m’occupe aussi de charger les explosifs et de faire du support de terrain.

Je suis également l’un des quatre premiers Inuit à avoir complété le programme de secourisme minier et à faire partie de l’équipe de secourisme. Pour parfaire nos connaissances et pratiquer nos habiletés, l’entreprise offre six formations de perfectionnement par année.

 

Selon vous, quelles sont les compétences nécessaires pour accomplir ce travail ?

Le plus important, c’est d’avoir une bonne éthique de travail. Il faut vouloir travailler, arriver à l’heure, vouloir apprendre et se développer.

Il faut aussi avoir de solides compétences en informatique, il faut savoir opérer les véhicules et s’adapter aux contrôles et systèmes électroniques, et suivre des formations sur les nouvelles machines.

 

Quels sont vos plus grands défis ?

Je pense qu’au début, le plus gros défi était de ne pas être chez moi. Je devais toujours prendre l’avion, faire de longs vols de quatre heures. J’ai manqué des anniversaires, des fêtes de Noël et beaucoup de temps passé avec ma famille et mes amis.

 

Qu’est-ce que vous aimez le plus de votre organisation?

La diversité culturelle est un point important au sein de l’entreprise. Nous sommes environ 250 Inuit, et notre employeur est très accommodant. Nous avons notre propre cuisine pour apporter et préparer nos repas. Aussi, ils nous offrent à l’occasion des repas de viande sur le site, notamment de caribou.

Un autre avantage pour les Inuit est qu’ils ont exceptionnellement la possibilité de travailler sur des rotations de 14-14, ce qui nous assure un bon équilibre entre le travail et la vie personnelle. Les camps sont beaux et propres, on a nos propres chambres et notre propre salle de bain.

 

Quelles sont les prochaines étapes pour atteindre vos objectifs?

Je n’ai pas vraiment d’objectif à long terme, mais je sais que j’en ai encore beaucoup à apprendre, surtout auprès de mes coéquipiers. J’aimerais acquérir plus d’expérience pour travailler de façon encore plus efficace. Je suis fier d’encourager les autres, d’exceller au travail et j’aimerais voir d’autres Inuit suivre mes traces. J’aime faire une différence dans la communauté et j’invite les gens à venir travailler à Mine Raglan.

Je suis aussi le programme de formation continue RIDE (Rapid Inuit Development and Employment) de Mine Raglan, qui vise à aider au développement professionnel des Inuit, afin de leur permettre d’occuper des postes à plus hautes responsabilités.

J’aimerais aussi construire une maison et bâtir une famille avec ma conjointe. J’ai un permis pour commencer la construction en 2023 et je vais devoir acheter les matériaux 6 mois à l’avance et les faire livrer par bateau avant de pouvoir commencer.

 

Si vous deviez tout recommencer, que feriez-vous de différent ?

J’essaierais d’avoir plus de formations et économiser plus d’argent, mais bon, je suis quand même très content de tous mes accomplissements. J’ai commencé quand j’avais une vingtaine d’années et je suis très fier de mon parcours de vie à la mine.

Daniel Roussel, mineur inuk à Mine Raglan
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