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Quand le numérique devient un atout en éducation : portrait de Nadia Paquet, enseignante au Cégep de Thetford 

14 octobre 2021
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Nadia Paquet, enseignante en Technologie minérale au Cégep de Thetford

On comprend en un clin d’œil que Nadia Paquet est une enseignante dévouée, passionnée et débordante de créativité. Elle enseigne en Technologie minérale au Cégep de Thetford depuis août 2011. Elle sait stimuler la curiosité de ses élèves en créant des contextes d’apprentissages différents et captivants. Nadia a élaboré avec son collègue Jean-François Huard, un projet visant à développer une simulation en réalité virtuelle permettant aux étudiantes et aux étudiants de vivre une situation en lien avec la santé et la sécurité sur un chantier minier. D’ailleurs, Nadia est la lauréate du prodigieux Prix du ministre volet Reconnaissance de l’excellence en enseignement - Prix de l’innovation du numérique au niveau collégial. Nous découvrons dans cet article le cheminement de cette enseignante inspirante.

 

Quel est votre parcours?

J’ai gradué en 2004 en Technologie minérale option exploitation au Cégep de Thetford et c’est le père d’une de mes meilleures amies qui m’a parlé de ce programme. Au départ ce fut mon attrait pour l’ingénierie et l’environnement, mais en cours de formation, toute la logique d’ingénierie et les défis qu’offre l’exploitation des mines m’ont davantage intéressée. Comme j’étais une ancienne étudiante du programme et que je désirais y enseigner et m’installer à Thetford, je me suis renseignée auprès de mes anciens enseignants. Un de ces derniers prenait sa retraite. C’était le moment idéal pour postuler et je souhaitais m’installer à Thetford où mon conjoint travaillait déjà. Le monde minier me manquait énormément.

 

Quelles compétences sont nécessaires pour enseigner aujourd’hui ?

Pour enseigner, il faut beaucoup d’imagination afin de créer des contextes d’apprentissages différents et stimulants. Il faut également avoir de l’empathie pour les étudiantes et les étudiants et respecter leur rythme d’apprentissage tout en les amenant à atteindre les objectifs du cours. Être organisée et structurée sont des ajouts majeurs. En ce contexte de pandémie, je me rends compte qu’une grande patience et une grande adaptabilité sont nécessaires. Finalement, il faut être passionné par notre profession et être stimulé par le désir de voir réussir nos étudiantes et étudiants. Il faut puiser notre motivation à même nos élèves et leur plaisir d’apprendre ce que nous leur enseignons.

 

Pouvez-vous nous parler du projet de simulation en réalité virtuelle que vous avez bâti avec votre collègue?

Le projet a été créé à l’aide de mon collègue Jean-François Huard. De plus, Éric Cloutier, conseiller pédagogique au Cégep nous a donné un coup de pouce à l’occasion. Ce projet pédagogique consistait à créer de toute pièce des outils permettant d’augmenter le taux de rétention des notions relatives à la santé et sécurité chez le personnel étudiant en Technologie minérale. Il avait été déterminé dans un premier temps de créer un outil pédagogique permettant de sensibiliser les étudiantes et étudiants aux dangers des angles morts autour des engins miniers, en particulier les camions de 400 tonnes. Le choix s’est arrêté sur la réalité virtuelle, car il était important d’impliquer l’apprenante et l’apprenant en lui faisant prendre des décisions. Il passait ainsi de spectateur à acteur.

Après avoir introduit la 1e simulation en classe, une 2e simulation a été par la suite créée à partir de la cueillette des informations chez Rio Tinto. Cette dernière consiste à placer l’apprenante ou l’apprenant dans une situation où il doit prévenir un accident. De plus, il dispose d'environ cinq secondes pour apporter les correctifs nécessaires avant que l'accident ne se produise. S’il ne parvient pas à identifier correctement la cause, il est alors témoin de cet accident. L’effet de surprise pour l’étudiante ou l’étudiant est présent lors des accidents tout en portant une attention particulière à ne pas causer des plaies d’apprentissage. Ainsi, aucune travailleuse ou aucun travailleur ne meurt dans notre simulation. Lorsqu’il réussit à éviter une situation d'accident, il est alors transporté sur le lieu d'un nouvel accident qu'il doit aussi résoudre. Cette chaîne d'accidents potentiels se poursuit pendant cinq minutes. L'étudiante ou l’étudiant doit résoudre le plus de cas possibles au cours de ce laps de temps.

 

Qu’est-ce que les étudiantes et étudiants apprécient dans ce type d’apprentissage?

L’immersion, le réalisme, pouvoir faire des actions et des apprentissages dans un contexte sécuritaire où les erreurs sont permises. Également, la nouveauté de la technologie est motivante pour eux. Ils aiment également pouvoir contribuer à leur façon au développement et à l’implantation de nouvelles technologies. Mon collègue Jean-François Huard et moi avons impliqué les étudiantes et étudiants à différents stades de création afin d’avoir leurs points de vue. C’était important pour nous.

 

Quelles sont les prochains défis pédagogiques?

À mon avis, les prochains défis pédagogiques en enseignement seront la formation des enseignants et l’intégration des outils technologiques qui sont et seront développés avec l’industrie 4.0 et ce, dans l’ensemble d’un programme d’enseignement. Plusieurs outils et technologies sont prometteurs et permettront de développer un enseignement qui se rapproche de ce qui est réalisé dans l’industrie. Je pense, entre autres, aux jumeaux numériques qui permettent de former des apprenantes et apprenants en se basant sur des données réelles de l’industrie et de leur permettre de vivre des simulations réalistes. La collaboration entre les enseignants et l’industrie minière sera un atout majeur pour faire face aux nouveaux enjeux. Finalement, je pense que les prochains défis pédagogiques seront stimulants et permettront de bonifier les programmes d’enseignement en plus de faciliter la transition des étudiantes et étudiants vers leur profession. Je compte prochainement développer des activités d’apprentissage qui permettront de faire un pas de plus avec les outils numériques et les nouvelles technologies.

 

Saviez-vous que?

Nadia a investi plus de 350 heures dans le projet de simulation en réalité virtuelle sans compter les heures effectuées par ses collègues. Elle a également gagné le Prix du ministère de l’Enseignement supérieur au concours des Trophées du numérique, avec son collègue Jean-françois Huard. Au cours de ses études, elle a remporté le grand prix collégial du concours chapeau les filles. Une chose est certaine, Nadia contribue au développement et à l’implantation du numérique en classe à sa façon !

Nadia Paquet, enseignante en Technologie minérale au Cégep de Thetford
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