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Découvrez le département de formation au complexe minier LaRonde d'Agnico Eagle 

9 décembre 2021
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Marc Girard et Henri Turcotte, formateurs au complexe minier LaRonde d'Agnico Eagle

La place accordée à la formation continue dans le secteur minier québécois est de plus en plus grande. Le département de formation des entreprises minières est incontournable pour le succès de celles-ci tout en contribuant largement à la santé et à la sécurité des travailleuses et des travailleurs. Afin de découvrir le travail effectué par les équipes de formateurs des entreprises minières du Québec, l’Institut national des mines vous propose une série d’articles afin d’en apprendre davantage à ce sujet. Nous vous présentons ici une rencontre avec deux formateurs de l’équipe du complexe minier LaRonde d’Agnico Eagle, Henri Turcotte et Marc Girard.

 

1. Pourquoi avez-vous décidé de choisir de travailler dans le département de formation à la mine?

[Marc] Au départ, je dois avouer que personne n’était intéressé à devenir formateur. L’entreprise cherchait un entraîneur pour les boulonneuses, j’ai accepté. Je pense qu’avec le temps, on s’aperçoit qu’on veut apprendre, et ce, tous les jours.

Le secteur minier a beaucoup changé, surtout avec l’arrivée de l’automatisation. Nous avons maintenant de nouvelles machines, de nouvelles technologies et des engins miniers comme des chargeuses-navettes qui sont plus complexes et nécessitent plus de connaissances. La formation joue ainsi un rôle clé dans l’acquisition de connaissances à l’ère de l’automatisation.

 

2. Que doit-on posséder comme aptitudes et compétences pour être un bon formateur?

[Marc] Je pense qu’il faut avoir un désir et une volonté de former les gens. Il faut avoir de l’expérience sur les différentes machines, mais être patient pour en apprivoiser de nouvelles pour ensuite transmettre les connaissances acquises. Je pense que l’approche avec les apprenants, c’est ce qui est intéressant. Une fois qu’on est à l’aise pour parler devant les gens, c’est plus facile d’offrir la formation.

[Henri] Il faut aussi être flexible pour être en mesure de réorganiser une formation à tout moment. Les opérations de la mine sont parfois imprévisibles et chamboulent notre planification et nos journées. Ainsi, il faut s’adapter aux imprévus qui pourraient arriver, par exemple un bris de machine. Il faut savoir accepter le changement et s’adapter.

 

3. Quels sont les projets de formation dont vous êtes le plus fiers?

[Marc] Depuis trois ans, nous avons travaillé sur de gros projets de formation. Désormais, il y a des camions et des chargeuses-navettes automatisés, circulant sous terre dans des zones précises, qui sont manœuvrés à partir de la surface.

[Henri] Le LTE a aussi fait évoluer le travail sous terre. Aujourd’hui, des tablettes électroniques offrent la possibilité d’avoir accès à nos formations dans les différents emplacements de travail sous terre. Les entraîneurs et les formateurs peuvent suivre les procédures de la mine en temps réel. Ils peuvent, par exemple, prendre connaissance de procédures en santé et sécurité ou revoir les procédures lors du chargement d’explosifs. Désormais, nous n’avons plus de papier, nous offrons de la formation sous terre grâce à nos téléphones.

 

4. Parlez-moi de la galerie souterraine qui sera désormais consacrée à la formation.

[Henri] Dans quelques semaines, nous allons mettre en place une galerie destinée à la formation et à l’entretien des équipements comme les chargeuses-navettes et les camions, mais aussi à la formation pour le contrôle à distance (remote). On veut amener les entraîneurs-formateurs à se spécialiser et ils pourront réaliser des suivis sur la formation. Cela deviendra une façon de rendre le département de formation du complexe minier LaRonde encore plus efficace.

 

5. Vous réalisez des expériences d’apprentissage par simulation. Parlez-moi des nouveaux projets que vous réalisez avec le Centre de formation professionnelle de Val-d’Or (CFPVD).

[Marc] Nous avons réalisé une activité au CFPVD avec une quarantaine d’entraîneurs-formateurs. La journée de formation se réalisait à l’aide d’une vidéo, utilisant la réalité virtuelle. Cette vidéo expliquait le cycle minier en reproduisant une journée dans une mine. Cette formation a permis de développer des compétences en matière de gestion et de supervision des opérations. Elle a également permis de développer la capacité à s’adapter aux changements auxquels nous pouvons faire face quotidiennement.

[Henri] Nous travaillons présentement sur une galerie souterraine du complexe minier LaRonde en 3D. La formation est interactive et réaliste. Elle permet notamment d’établir les procédures pour installer l’équipement automatisé qui sera manœuvré à partir de la surface et même de se familiariser avec d’autres équipements. Le mode d’enseignement permet d’offrir une formation théorique en réalité virtuelle à la surface, diminuant ainsi le temps consacré à la pratique sous terre sur les équipements de production. Par conséquent, le temps de production de la mine est optimisé.

Éventuellement, nous envisageons la possibilité de numériser d’autres éléments comme des supports de terrain et des explosifs afin de les utiliser lors de nos modules de la Formation modulaire du travail minier (FMTM).

 

6. Avec l’avènement de nouvelles technologies minières et pédagogiques, quelles sont les compétences que doivent posséder les formateurs?

[Marc] Nous désirons créer une équipe d’entraîneurs-formateurs qui aura les compétences liées notamment au leadership, à la collaboration, à l’ouverture d’esprit, de même que la capacité d’être flexible lors de changements et la volonté de relever de nouveaux défis. Les jeunes d’aujourd’hui sont des éponges, ils apprennent très rapidement. Le changement peut parfois créer une plus grande résistance en raison des habitudes, c’est donc important de sortir les gens de leur routine et de leur zone de confort pour les amener ailleurs.

 

7. Selon vous, quelle importance doit-on accorder à la formation dans une entreprise minière aussi importante que le complexe minier LaRonde?

[Marc] Tout comme la santé et la sécurité, la formation est devenue une priorité. Nous développons le potentiel et les connaissances de la main-d’œuvre, et ce, d’une façon sécuritaire. Ceux et celles qui veulent gravir les échelons et obtenir de nouvelles responsabilités doivent maintenant avoir la volonté d’apprendre. L’ancienneté joue encore un rôle, mais la formation aussi.

 

8. Avez-vous établi un processus pour favoriser la formation continue au sein de l’organisation?

[Marc] La formation des entraîneurs-formateurs est valorisée. Nous désirons comme cadres amener l’équipe d’entraîneurs-formateurs à un autre niveau. D’ailleurs, certains d’entre eux seront bientôt en mesure d’accréditer eux-mêmes certaines formations données. Il faut comprendre que certaines formations peuvent être données durant environ 200 heures sur une même machine, c’est assez impressionnant comme charge de travail!

 

9. Comment motivez-vous vos collègues à réaliser de la formation? Quels sont vos arguments?

[Henri] Nous ne voulons plus faire de cours magistraux et c’est très apprécié par les apprenants de notre mine. Ce type de formation n’est plus adapté à leur style d’apprentissage. Grâce aux nouveaux moyens pédagogiques, l’apprenant peut apprendre par lui-même en visitant la galerie souterraine en 3D. C’est une autre façon de penser la formation. Cependant, il faut savoir utiliser les outils.

 

10.Dans un monde idéal, à quoi pourrait ressembler votre département afin d’atteindre les plus hauts standards de performance dans l’industrie?

[Henri] Si nous avions une équipe de formation encore plus grande et des équipements supplémentaires, ce serait très intéressant. Le gros défi demeure la disponibilité des équipements, surtout pour un complexe minier comme LaRonde. Avoir une galerie souterraine destinée uniquement à la formation va certainement rendre disponibles plus d’équipements. Également, la location de simulateurs directement à la mine pour la formation serait vraiment une avenue à envisager, mais actuellement elle ne se fait que dans les centres de formation professionnelle. Nous avons aussi des vidéos qui sont présentées directement dans les cours, notamment pour l’accueil des nouveaux travailleurs. Cependant, la formation à distance n’est pas encore disponible pour l’instant.

Marc Girard et Henri Turcotte, formateurs au complexe minier LaRonde d'Agnico Eagle
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QUELQUES STATISTIQUES

Le département de formation à la mine LaRonde, c’est :

  • Depuis janvier 2021, plus de 1 100 personnes accueillies sur le site, dont 150 nouveaux employés à former;
  • Près de 70 personnes affectées à la formation, dont :

    • 7 formateurs cadres pour la mine;
    • 9 formateurs en santé et sécurité;
    • 5 formateurs en entretien des machines;
    • 45 entraîneurs à la mine qui sont les yeux sur le terrain pour les formateurs cadres qui soutiennent le département de formation;

 

  • Le responsable de la formation de 1 600 travailleurs sur le site quotidiennement, dont 1 400 employées et employés de la mine et 192 entrepreneurs;
  • Plus de 250 équipements au complexe minier LaRonde nécessitant des heures de formation;
  • De nombreuses formations données et de nombreuses compétences développées pour les opérations de la mine, mais aussi pour la gestion, la comptabilité et les services techniques;
  • En 2020, plus de 30 000 heures de formation, de mentorat et de compagnonnage;
  • En 2021, plus de 16 000 heures données à ce jour.
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