Logo - Mbiance
50px

De psychoéducatrice à technicienne en salle de contrôle chez Eldorado Gold Québec - PORTRAIT DE LAURIE SAMSON 

27 janvier 2022
50px
Bloc texte
Photographie: une gracieuseté d'Eldorado Gold Québec

L’horaire de travail, 9 à 5, ne convenait plus. Mi-vingtaine, Laurie décide de changer de vie. Vivant à Blainville, près de Montréal, elle et son conjoint ont décidé de réaliser un retour aux études dans le domaine minier.  Parcours de cette psychoéducatrice devenue technicienne à la salle de contrôle chez Eldorado Gold Québec.

 

Pourquoi avoir décidé de changer de vie et par le fait même, retourner aux études?

Il y a deux ans, mon conjoint et moi avions des emplois bien établis mais nous n’étions pas heureux. Ça ne concordait pas avec nos aspirations. Je travaillais dans le milieu scolaire, mais je devais tout de même continuer de travailler l’été, pour arriver à joindre les deux bouts. Mon conjoint avait un travail dans le milieu automobile et lors d’un de ses voyages d’affaires en région, il a entendu parler des mines. Les horaires atypiques ainsi que les conditions salariales l’ont tout de suite interpellé. En effet, ce domaine promettait de travailler seulement 6 mois par année. Nous avons vite compris que le coût de renonciation était faible alors en 2019, on quittait Blainville pour s’inscrire au DEP en Extraction du minerai, au CFP Val-d’Or en Abitibi-Témiscamingue. On n’avait rien à perdre, juste une vie à  gagner.

 

Comment s’est déroulée votre formation?

Au départ, je ne me sentais pas à ma place, mais rapidement, je me suis aperçue que d’autres personnes de ma classe avaient aussi un parcours atypique. Le DEP en Extraction du minerai s’est déroulé sur 6 mois, dont 2 mois de théorie, et 4 mois en pratique sur le terrain. Pour la partie théorique, ce n’était pas difficile honnêtement, c’était super accessible. Nous avons eu la chance de côtoyer d’excellents professeurs. Je pense à mon enseignant Sylvain Turmel. Il était positif et nous encourageait beaucoup lors de la formation. Il a même construit un mur avec de la ventilation pour que les élèves puissent concrètement manipuler des objets provenant de sous terre. Les enseignants donnent beaucoup d'outils pour réussir. Pour la partie pratique, nous étions plus en action, nous pouvions voir et utiliser plusieurs engins et matériels miniers tout en appliquant concrètement une bonne éthique de travail et les mesures en santé-sécurité. Dans cette formation, les enseignants nous font travailler autant le savoir-être que le savoir-faire.

Je suis vraiment féminine, sportive, très girly, mais je n’ai pas peur de conduire une machine sous terre. Il faut s’adapter au contexte. Dans ma formation, j’ai aussi eu la chance de toucher les différents engins miniers et les simulateurs. Vraiment, les simulateurs et les manettes nous ont donné des idées du contexte de travail réel. L’immersion virtuelle utilisée dans les cours donne aussi de bons indices sur ce que l’on va vivre sur le terrain.

Nous sommes devenus au fils du temps non pas des mineurs, mais des opérateurs. La « jackleg », utilisée auparavant, est très peu utilisée maintenant. C’est important de connaître les méthodes conventionnelles pour bien comprendre d’où on vient, mais aujourd’hui le métier a évolué.

 

En quoi consiste votre travail chez Eldorado Gold Québec?

Je suis Technicienne en salle de contrôle. C’est un poste-cadre. Je surveille, opère et optimise les systèmes de pompage, de ventilation et de remblai. Je récolte et assure le suivi de données en lien avec différentes opérations minières (souterraine, mécanique, électrique), je fais aussi la création et la tenue de rapports ainsi que le suivi de performance et finalement je suis responsable des mesures d’urgence. Malgré le fait que je sois seule dans la salle de contrôle à la surface, je me sens bien entourée puisque je travaille conjointement avec les gens sous terre. À la mine, tout le monde se réfère à la salle de contrôle!

Dans mon travail, je suis capable de savoir en temps réel où sont géolocalisés les gens et la machinerie de toute la mine. Ça me permet de repérer des anomalies et décider s’il y a des mesures à prendre ou non. Pour bien réaliser mon travail, je dois avoir une bonne compréhension de tous les systèmes en place. Nous sommes 6 dans l’équipe.

Eldorado Gold Québec est une nouvelle mine, ça nous permet de réaliser de nouveaux projets et nous avons beaucoup de latitude. D’ailleurs, j’ai monté le plan de formation pour la salle de contrôle qui pourra servir éventuellement aux nouveaux travailleurs.

Mon horaire de travail est de 12 heures par jour et ça me prend que 12 minutes pour me rendre au travail, porte à porte !

 

Qu’aimez-vous particulièrement dans votre travail?

J’aime l’idée que l’humain est au centre de mon univers. Avec cet emploi, je travaille quotidiennement avec des travailleurs provenant de plusieurs départements (mine, ingénierie, géologie, mécanique, électrique, etc.). Mon travail m’amène à répondre à leurs besoins et demandes en réglant les problèmes vécus durant la journée. Je suis aussi très familière, j’aime soutenir mes collègues de travail. Dans le domaine minier, on apprend tous les jours. C’est un milieu hyper diversifié et stimulant.

 

Quelles compétences sont nécessaires selon toi ?

L’autonomie est au centre de tout emploi dans le domaine minier. Il faut être capable de s’adapter à tout changement rapidement et être créatif en cas de problème. Il faut aussi être en mesure d’avoir une bonne attitude et de bien gérer ses émotions autant dans le quotidien que lors de situations d’urgence. Nous sommes en relation avec plusieurs personnes de différents départements, donc l’esprit d’équipe et la coopération sont primordiaux. Pour être un bon technicien, il faut être patient et avoir de bonnes habiletés de communication.

Parlez-moi du perfectionnement et de la formation interne donnés dans votre entreprise?

Cette année, j’ai reçu 5 formations sur des logiciels ou de la théorie en lien avec mon département. Je me suis perfectionnée sur différents outils afin d’être une meilleure technicienne et mieux utiliser les systèmes de la salle de contrôle. Eldorado Gold Québec a un département de formation qui soutient les employés par des activités et des formations en leadership et en amélioration continue. J’ai été très gâtée cette année en termes de formation.

 

Votre horaire est 7/7 : une semaine de travail, une semaine de congé. Comment vivez-vous vos moments de congé?

La semaine de congé nous donne le temps de réaliser d’autres projets qui nous intéressent notamment voyager et investir dans le domaine immobilier. Pour ma part, je m’investis dans un passe-temps bien spécifique. En fait, je fais de l’acrobatie aérienne, un entraînement bien connu dans le monde du cirque. Ainsi, je peux m’investir à fond dans un sport.

 

Aujourd’hui avec le recul, comment voyez-vous votre choix de carrière?

On est vraiment très fiers de cette décision. J’ai été particulièrement choyée et si j’avais pu, je l’aurais fait bien plus tôt. On est tombé en amour avec la région de l’Abitibi-Témiscamingue et avec nos emplois. C’est une qualité de vie qu’on a choisie en réalisant ce choix.

Nos familles sont encore près de Montréal. De ce côté, ce sera certainement questionnant pour nous si jamais nous voulons fonder une famille. Cependant, je sais qu’il y a d’autres postes permettant d’avoir un horaire plus régulier pour concilier la vie familiale et le travail. D’ailleurs, notre entreprise à même un programme pour soutenir les employés dans la recherche de garderies.

Tu as été récipiendaire du prix Chapeau les filles dans la catégorie Persévérance scolaire au cours de la dernière année, comment as-tu accueilli ce prix?

Le prix de la Persévérance scolaire me rend particulièrement fière. Quand je suis arrivée en formation et que je devais opérer de la machinerie souterraine, tout me semblait contre-intuitif, mais j’ai toujours su garder une bonne attitude. Je suis sortie de ma zone de confort avec la soif d’apprendre. Je suis vraiment très satisfaite de ce prix qui démontre tout le chemin parcouru et mon courage. Je suis personnellement encore plus fière de mon DEP que mon diplôme universitaire puisque ma possibilité d’échouer était plus grande.

 

Que voudriez-vous dire à ceux et celles qui aimeraient réaliser une formation dans le secteur minier?

Que le secteur minier n’est pas très connu autre que dans les régions minières, mais que nous devrions en parler davantage. Le DEP en Extraction du minerai ouvre sur un éventail de postes. J’ai choisi un métier du futur, de l’avenir puisque l’on s’en va vers l’automatisation des systèmes. Le LTE et les cellulaires seront bientôt dans toutes les mines. Je dirais aux jeunes que les nouvelles technologies amènent des profils atypiques et que maintenant, je ne doute plus du fait que ce domaine est pour moi.

 

En terminant, quel est ton objectif de carrière?

Éventuellement, j’aimerais devenir superviseure de la salle de contrôle. Je croise les doigts. Je pense que j’ai le leadership pour superviseur l’équipe. Je n’ai pas l’ambition de retourner sous terre comme telle. Cependant, je reste ouverte à toutes possibilités.

Photographie: une gracieuseté d'Eldorado Gold Québec
50px
50px
50px