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Portrait de Félicia St-Pierre, candidate à la profession d'ingénieure des mines à la mine Canadian Malartic 

8 décembre 2022
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Félicia St-Pierre, candidate à la profession d'ingénieure des mines à la mine Canadian Malartic

Depuis l’été 2022, une nouvelle diplômée du baccalauréat en génie des mines de Polytechnique Montréal occupe officiellement son premier emploi à la mine Canadian Malartic. Originaire de Val-d’Or, Félicia St-Pierre savait depuis déjà plusieurs années qu’une profession dans le domaine des sciences était la voie à suivre. Au secondaire, elle était réservée, mais ses implications des dernières années lui ont permis de développer des habiletés pour s’exprimer en public et devenir une fière ambassadrice de son université et de son programme d’études. Dans cet article, elle nous présente son cheminement académique et sa vision du secteur minier québécois.

 

Parle-nous de ton parcours scolaire.

J’ai grandi à Val-d’Or en Abitibi-Témiscamingue. Toute ma famille travaille dans le secteur, mon père est d’ailleurs électricien. Durant mes premiers étés où j’ai pu travailler, j’ai occupé des emplois étudiants à la mine Canadian Malartic. C’est là que j’ai touché à l’ingénierie, l’environnement et que j’ai pu découvrir plusieurs histoires du domaine minier.


Quel type d’élève étais-tu au secondaire ?

J’étais assidue, très calme et plutôt gênée et réservée. J’aimais vraiment les sciences, les mathématiques et la physique. J’aimais moins la chimie et la biologie. Alors, j’ai regardé pour des professions dans le domaine de l’ingénierie. Le côté géologique m’attirait.

 

Pourquoi as-tu choisi le programme de baccalauréat en génie des mines ?

Dès mon arrivée à Polytechnique, j’ai discuté avec les étudiants de génie géologique et génie des mines qui revenaient de stage et j’ai rapidement compris que je voulais vraiment travailler directement pour l’industrie minière. Je croyais, au début, m’ouvrir plus de portes en choisissant génie géologique, mais pourquoi choisir sa carrière en fonction des possibilités offertes et non en fonction de nos réels intérêts ? J’ai donc choisi l’ingénierie.


Durant ta formation universitaire, tu t’es beaucoup impliquée. Peux-tu nous parler de tes implications ?

Mes implications durant ma formation universitaire m’ont permis de me découvrir. Au cégep, j’étais réservée. Durant mes études au secondaire, j’étais stressée pour les oraux et beaucoup moins à l’aise. Maintenant, j’aime parler devant les gens, faire des présentations et je suis capable de parler devant 2500 personnes. Mes implications m’ont permis de développer aussi mon leadership. À Polytechnique Montréal, je me suis vraiment impliquée. Pendant 4 ans, j’ai organisé des événements comme le Vins et fromages. Il s’agit d’une soirée annuelle de réseautage où les compagnies minières du Québec sont invitées afin de rencontrer les étudiants en génie dans le secteur minier. Habituellement, c’est près de 35 compagnies qui sont présentes donc environ 100 personnes. C’est le moment pour les étudiants de réaliser du réseautage, de se faire connaître, d’échanger les comptes LinkedIn et de trouver pour les étudiants de première année, des lieux de stage. Je me suis aussi impliquée comme directrice du programme d’intégration des nouveaux étudiants de la Polytechnique. Le mandat du comité était, entre autres, d’organiser des activités amusantes et favoriser le réseautage. Il faut comprendre que c’est plus de 2500 nouveaux étudiants qui arrivent chaque année. C’est d’ailleurs lors de cet événement que j’ai fait la rencontre de ceux et celles qui sont devenus de grands amis durant mon baccalauréat. J’ai aussi été vice-présidente du comité étudiant en génie des mines. Mon rôle était de faire le lien entre le département, le personnel enseignant et les étudiants.


Lors des Jeux miniers canadiens en mars 2022, tu as remporté la première position avec ton équipe. D’ailleurs, tu étais l’une des capitaines de l’équipe de Polytechnique Montréal. Parle-nous de ton expérience.

Effectivement, j’étais l’une des deux capitaines des Jeux miniers canadiens. Nous sommes arrivés les premiers cette année. C’est 11 universités de partout au Canada, en génie minier, qui participent avec des équipes de 16 personnes. C’est une compétition qui dure 3 jours. J’ai beaucoup apprécié les Jeux puisque c’est une excellente occasion de peaufiner nos connaissances dans le domaine minier. Je considère mon équipe comme ma deuxième famille depuis 2 ans. Voir leur motivation et leur joie lorsque nous avons appris notre victoire valait tous les efforts que nous avions mis dans notre préparation. Je ne pourrais pas être plus fière d’eux.


Parle-nous de tes expériences de stage réalisées durant ta formation ?

Durant mes 4 ans de formation, j’ai réalisé mes stages à la mine Canadian Malartic. C’est une mine à ciel ouvert où j’ai fait notamment de l’arpentage. Durant l’été 2020, le stage a été annulé en raison de la COVID. Lors de mon dernier stage de 4 mois à la mine Odyssey à l’été 2022, j’ai été stagiaire en ingénierie. J’ai eu l’occasion de découvrir l’ampleur du travail que demande le démarrage d’une nouvelle mine.

« La population n’a pas l’image de la mine actuelle qui pense en termes d’environnement et de santé et sécurité. Ce n’est plus comme c’était avant. »

 

Parle-nous du programme d’accès la profession d’ingénierie.

Une fois diplômés, nous devenons des candidats à la profession d’ingénierie (CPI) sur le marché du travail. En fait, nous devons être deux ans sur le terrain. Quelques compagnies proposent aux futurs ingénieurs de changer de département aux 6 mois durant ce programme quatre départements  forage-sautage, planification, géotechnique et opérations). Ensuite, l’entreprise propose que l’on puisse choisir son département et son poste. C’est vraiment attrayant comme pratique de recrutement, ça influence certains étudiants. 


Dans quelle branche du génie des mines aimerais-tu travailler ?

Pour ma part, j’aimerais éventuellement choisir une branche géotechnique, une branche qui m’a intéressée durant mes études. La mécanique des sols est une discipline de la branche géotechnique. Par exemple, dans une mine souterraine, la connaissance de la mécanique des roches permet de mieux comprendre le soutènement des tunnels, évaluer les failles et les joints dans la roche pour évaluer les risques et choisir les types de soutien adéquats. Dans les mines à ciel ouvert, c’est la structure des murs, des bandes et des failles de la roche pour évaluer le risque de chutes de blocs et assurer la stabilité des infrastructures pour diminuer les risques en SST. Ainsi, grâce au programme d’accès à la profession d’ingénieur et mes expériences diversifiées dans l’entreprise, je pourrai confirmer mon choix de travailler en géotechnique ou non.


Qu’est-ce qui te passionne dans ton emploi à la mine Canadian Malartic ?

La mine Canadian Malartic est une mine à ciel ouvert. C’est l’immensité, la machinerie surdimensionnée et l’ampleur du défi. Il y a des défis géotechniques pour la fermeture de la fosse Canadian Malartic, qui arrivera dans les prochains mois. Ce sera une expérience unique de fermer une fosse aussi immense, j’ai hâte de vivre ça. Avant même de débuter la construction d’une mine, tu dois déjà penser à comment la fermer. Quels seront les défis notamment liés à l’environnement ? Quels types d’arbres à planter  Quels seront les sols à changer ? Le côté environnement m’intéresse particulièrement. Les ingénieurs  miniers peuvent travailler à l’environnement et ramener les sites à leur l’état initial lors de la fermeture. J’ai grandi dans le domaine minier où on avait en tête l’image d’une industrie polluante, notamment à cause du pétrole. La population n’a pas l’image de la mine actuelle qui pense en termes d’environnement et de santé et sécurité. Ce n’est plus comme c’était avant. J’aime défendre l’industrie, les nouvelles lois et les coûts liés à la restauration des sites déjà assumés. C’est un côté moins connu. Je veux montrer aux gens que ce n’est plus comme avant les mines, nous sommes soucieux de l’environnement.

Félicia St-Pierre, candidate à la profession d'ingénieure des mines à la mine Canadian Malartic
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