Vân-Hà Aurélia Clément, étudiante à la maîtrise en génie minéral | Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

Programme de formation minière :
Technologie minérale, spécialisation géologie
Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue
Baccalauréat en géologie | Université de Chicoutimi
Lieu de résidence :
Val-d’Or
Pays d’origine :
Nouvelle-Calédonie
Titre d’emploi actuel :
Étudiante à la maîtrise en génie minéral, IRME
Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
La formation minière québécoise

Qu’as-tu le plus apprécié de la formation minière québécoise?
Ce n’est pas directement lié à la formation minière, mais ce que j’ai le plus apprécié est le fait d’avoir toujours eu de superbes cohortes que ce soit au cégep ou encore à l’université. Je me souviens qu’il y avait une bonne entente entre nous et une grande entraide. J’ai eu la chance de rencontrer de belles personnes qui ont fait de ma formation, un bon souvenir.
Quel est ton plus beau souvenir du Québec?
Je n’ai pas un souvenir en particulier que je trouve plus beau que les autres, mais plutôt un ensemble de bons souvenirs. Je me souviens de mon arrivée au Québec, de la découverte des résidences étudiantes, de la venue de mes parents pour découvrir Rouyn-Noranda et mes nouvelles habitudes de vie, de notre visite aux chutes du Niagara, de ma rencontre avec mon conjoint, de notre premier appartement, des amitiés qui se sont créées, de ces érables aux feuilles rouges à l’automne, des fins de semaine passées devant un microscope en gang pour identifier des minéraux, de nombreux travaux d’équipe, et j’en passe. Je construis ma vie ici depuis 8 ans et chaque moment m’a permis d’être là aujourd’hui à me remettre constamment en question durant la rédaction de mon mémoire, mais à adorer ce projet. Chacun de ces moments est donc un bon souvenir pour moi, même les plus difficiles à réussir.
« Le Québec possède une grande expertise dans ce domaine et des professeurs amplement qualifiés comme ceux côtoyés durant mes études. »
- Vân-Hà Aurélia Clément, étudiante à la maîtrise en génie minéral
Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
Que retiens-tu de la formation reçue?
J’ai bien sûr acquis de nombreuses connaissances grâce à mes formations et j’y ai fait de très belles rencontres. Ce que je retiens principalement, ce sont les compétences que ces formations m’ont permis de développer. J’ai appris à organiser mon temps et à respecter un échéancier, à travailler en équipe et à communiquer, à analyser, à critiquer et à synthétiser l’information.
Quelle est la chose qui t’a le plus marquée dans ton parcours scolaire?
La méthode d’enseignement est la première chose qui m’a marquée en commençant mes études et le fait de tutoyer un professeur. Cela peut sembler anodin, mais pour une personne provenant d’un système d’enseignement français, c’est plutôt étonnant. Ce simple tutoiement rend le professeur plus accessible et plus humain. Je ne sais pas si cela est lié au tutoiement, mais les étudiants semblent être plus à l’aise à poser des questions, à partager leurs connaissances et les professeurs sont ouverts à la remise en question.
Parle-moi des professeurs marquants durant ta formation au Québec ?
L’ensemble des professeurs que j’ai eus durant mes formations avaient une grande connaissance dans leur domaine d’expertise et étaient pédagogues. Certains avaient plus de facilité que d’autres à créer des liens avec les étudiants, mais dans l’ensemble je n’ai que de bons souvenirs. J’ai aimé cette volonté des professeurs de nous transmettre leur connaissance et de s’assurer de notre bonne compréhension. Je tiens tout de même à remercier Mme Jovette Godbout qui a été ma professeure durant la technique et avec qui, par un hasard complet, j’ai pu reprendre contact durant mes études à Chicoutimi. C’est grâce à elle que j’ai pu réaliser mes stages au sein de l’Unité de recherche et de service en technologie minérale (URSTM) et que je réalise ma maîtrise actuellement.
Que dirais-tu à une personne désirant choisir une formation minière donnée au Québec?
Je lui dirais qu’il s’agit d’une bonne idée. Le Québec possède une grande expertise dans ce domaine et des professeurs amplement qualifiés comme ceux côtoyés durant mes études. Les méthodes d’enseignement permettent aux étudiants de développer leur sens critique.
Qu’est-ce qui te manquerait si tu n’avais pas étudié au Québec?
Je ne peux pas réellement comparer avec les autres formations minières qui se donnent ailleurs qu’au Québec, puisque je ne les connais pas. Ce que je peux dire c’est que le Québec offre une opportunité de comparer la théorie que l’on nous enseigne à ce qui se passe en réalité au sein du domaine. Le fait d’avoir plusieurs exemples de mines en exploitation nous permet de développer notre esprit critique.
Avec le recul, qu'est-ce que tu ferais de différemment?
Rien, j’effectuerai le même parcours. J’essaye de vivre sans regret, même si quelque chose se passe moins bien que prévu, cela nous apprend des choses sur nous, sur la vie. Je suis contente d’avoir choisi le Québec comme destination d’études. J’y ai rencontré de belles personnes et j’ai pu suivre une formation de qualité, je ne regrette donc rien. J’ai commencé par un DEC qui m’a permis d’acquérir des connaissances dans le domaine minier qui m’ont été utiles dans la suite de mes études. J’ai pu effectuer des stages qui m’ont permis d’effectuer cette maîtrise et je trouve ça génial. Toutes mes rencontres, qu’elles soient personnelles ou professionnelles m’ont menées à ce que je suis et ce que je fais aujourd’hui et j’en suis très reconnaissante.
As-tu reçu des bourses?
Oui j’ai reçu quelques bourses au cours de mon parcours scolaire et notamment des bourses d’excellence dont je suis fière.

Parle-moi de ton travail.
En quoi consiste ton emploi?
J’effectue présentement une Maîtrise à l’Institut de recherche en mines et environnement minier (IRME) de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Mes recherches consistent à modifier l’une des techniques de restauration développées pour restaurer des rejets miniers riches en minéraux sulfureux. En fait, les techniques de restauration ont déjà démontré leur efficacité, au cours de nombreuses études, pour limiter la contamination provenant de rejets miniers sulfureux. Mais quand la concentration en minéraux sulfureux est élevée, la performance de ces techniques n’est pas optimale. Je travaille sur la technique de recouvrement par multicouche de sol et je réalise des essais en laboratoire. Avec mon directeur de projet, nous avons élaboré différents scénarios de modification de cette technique que l’on évalue grâce à des essais en colonnes expérimentales. On s’intéresse principalement à l’évolution du comportement hydrogéologique des systèmes et à la chimie de l’eau qui en ressort.
Qu'est-ce qui te passionne au quotidien dans ton travail?
J’aime le fait d’avoir une certaine autonomie dans mon projet tout en ayant un soutien de mon directeur. J’organise, je planifie et je réalise mes essais en laboratoire majoritairement par moi-même et je trouve ça très stimulant. J’aime aussi cet aspect de la recherche où l’on est parfois confronté à des problématiques ou à des résultats incohérents et qu’il faut y trouver une explication.
Que penses-tu de l’endroit où se trouve ton travail ?
Je suis très heureuse d’être en région. Je ne suis pas adepte des grandes villes, je préfère être entourée de nature et d’endroits calmes. J’aime avoir la possibilité de pouvoir faire une marche ou de partir camper et de ne pas avoir à faire de longue distance pour trouver un endroit tranquille. J’aime aussi le fait que le monde ambiant ne soit pas stressant et la région de l’Abitibi- Témiscamingue est tellement belle! Et puis la famille de mon conjoint est ici et je trouve ça très agréable d’avoir un point de repère familial.
Quelle est la place de la formation ou du perfectionnement ?
La formation et le perfectionnement ont une place très importante dans ce milieu de travail! En effet, de nouvelles méthodes de travail ou des avancées dans la recherche ou dans la technologie émergent continuellement. Il est donc important de se tenir informé des dernières découvertes. Cela permet aux gens d’acquérir de nouvelles compétences et d’évoluer au sein de leur milieu de travail.
Quelles compétences sont nécessaires selon toi ?
Pour commencer, il faut avoir un minimum de formation et de connaissances pour travailler dans ce domaine et avoir un intérêt pour le milieu. La capacité à collaborer ainsi qu’à communiquer sont des compétences primordiales à avoir puisque dans ce domaine, il arrive très souvent de travailler en équipe que ce soit avec des collègues ou d’autres firmes, il faut être capable de transmettre adéquatement, autant à l’oral qu’à l’écrit, ses connaissances. Je pense aussi que la résolution de problèmes est une compétence intéressante, puisque dans chaque domaine des défis peuvent se présenter et il est important d’avoir une grande vitesse de réaction et une capacité à analyser et évaluer les différentes solutions pour les résoudre. L’ouverture d’esprit est un atout puisque les techniques et méthodes de travail évoluent. Il ne faut donc pas craindre de tester de nouvelles approches. L’innovation et la créativité sont également un atout pour travailler dans le domaine minier.

Après tes études, quel a été ton premier emploi?
Je suis étudiante depuis que je suis arrivée au Québec, je n’ai donc pas encore eu de vrai emploi, mais j’ai réalisé des stages au sein du ministère des Ressources naturelles et des Forêts, à l’Université du Québec à Chicoutimi et à l’Université du Québec en Abitibi Témiscamingue. J’avais à travailler sur des projets de recherche.
Qui a eu le plus d’influence sur toi dans ton parcours scolaire ?
Je dirais mon entourage et plus spécifiquement mon conjoint et mes parents. J’ai souvent eu des périodes de remise en question et j’ai douté de mes compétences. Ils ont été présents pour me soutenir et me conforter dans mes choix.
Plus jeune, te voyais-tu dans ce métier ? Si oui, ça correspond à tes attentes ? Sinon, que voulais-tu faire comme métier ?
Très honnêtement, jusqu’à très tard je ne savais pas ce que je voulais faire comme métier. Tellement de choses m’intéressaient et le fait de devoir choisir LA voie, sans se tromper, qui me mènerait à être formée pour un seul métier m’a souvent angoissée. J’ai toutefois découvert, avec le temps, une affinité pour les sciences de la Terre et j’ai pris la décision de réaliser un parcours scolaire en géologie.
Parle-moi de ton parcours scolaire.
Après l’obtention de mon baccalauréat français, je me suis inscrite à l’Université de la Nouvelle-Calédonie pour débuter une licence en science de la Terre. Entretemps, j’ai découvert un programme d’études mis en place par le gouvernement qui propose des formations financées dans différents secteurs au Québec. J’ai donc appliqué dans le programme de formation Technologie minérale – option géologie et effectué les différents tests et entretiens pour défendre ma candidature. Dès que j’ai appris que j’étais sélectionnée, j’ai quitté l’Université de la Nouvelle-Calédonie. J’ai préparé mes affaires et je suis arrivée au Québec, à Rouyn-Noranda, en août 2014. J’ai commencé ma Technique, spécifique au domaine minier, et j’ai poursuivi ensuite mes études à l’université, car je voulais en apprendre plus sur l’origine des différents types de roche que l’on trouve sur Terre et la provenance des métaux que l’on exploite; sur les différentes sciences qui permettent de retracer les évènements géologiques et d’expliquer les formations que l’on voit aujourd’hui. Je me suis donc inscrite à l’Université du Québec à Chicoutimi où j’ai effectué une formation de 3 ans. J’y ai appris de nombreuses choses et j’ai découvert le domaine de la restauration minière. Ça avait attiré mon attention. Ensuite, j’ai réalisé un stage au sein de l’URSTM qui ressemblait au domaine dans lequel je voulais travailler plus tard. Tout ce parcours m’a mené aujourd’hui à réaliser un projet de maîtrise pour accroître mes connaissances et avoir une expertise dans ce domaine.
Quels sont tes objectifs de carrière ?
Je veux rester dans le domaine c’est sûr ! J’ai deux voies qui m’intéressent soit travailler dans le département environnemental d’une minière et m’occuper de tout ce qui a trait à la restauration et la surveillance des parcs à résidus ou de travailler dans un institut de recherche comme l’IRME pour pouvoir travailler sur mes propres projets de recherche et participer à l’avancée scientifique.
