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De la cuisine à la mécanique : le parcours inspirant de John Hervieux, mécanicien mobile à la mine Kiena de Wesdome 

12 juin 2025
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John Hervieux, mécanicien mobile à la mine Kiena de Wesdome

Originaire de Pessamit, une communauté innue de la Côte-Nord, John Hervieux a d’abord commencé sa vie professionnelle comme cuisinier avant de trouver sa véritable passion dans la mécanique. Curieux et déterminé, il a choisi de se réorienter vers un DEP en mécanique d’engins de chantier, un domaine où il pouvait allier travail manuel et résolution de problèmes sur le terrain. Aujourd’hui mécanicien mobile à la mine Kiena de Wesdome, il est un bel exemple de persévérance et d’adaptabilité dans le secteur minier.

1- Peux-tu nous parler de ton parcours scolaire et professionnel?

Au départ, j’étais loin d’imaginer que je finirais dans le secteur minier. J’ai quitté l’école secondaire assez tôt, je n’étais pas du tout motivé à ce moment-là. Je me suis d’abord dirigé vers un DEP en service de la restauration, ce qui m’a permis de travailler comme cuisinier pendant plusieurs années. C’est un domaine qui m’a beaucoup appris, notamment sur la discipline, l’endurance et le travail d’équipe.

J’ai toujours été manuel, curieux, et j’aimais apprendre en pratiquant. C’est ce qui m’a motivé à retourner aux études pour suivre un DEP en mécanique d’engins de chantier. J’ai vu ça comme une façon de me réorienter vers un métier concret, surtout en région, où ces compétences sont très recherchées. Aujourd’hui, je suis fier du chemin parcouru.

2- Quel genre d’élève étais-tu au secondaire?

J’étais un élève curieux et manuel. J’aimais apprendre en faisant, en touchant, en bougeant. C’est pour ça que le système traditionnel ne me convenait pas. C’est plus tard, en travaillant dans des environnements plus concrets comme la cuisine, puis ensuite en mécanique, que j’ai vraiment trouvé ma voie. C’est là que ma motivation s’est allumée pour de bon.

3- Comment as-tu découvert le secteur minier?

C’est un peu par hasard que j’ai découvert le monde minier. À l’époque, je travaillais encore comme cuisinier, et j’ai eu l’occasion de travailler dans des camps miniers, notamment à Stornoway. En cuisine, j’étais proche des équipes sur le terrain, et plusieurs gars m’ont dit : « John, avec ton attitude et ta débrouillardise, tu serais bon en mécanique. » Ils voyaient que je travaillais fort, que j’avais de l’entregent, et ils m’ont parlé des opportunités, des bonnes conditions et du travail de terrain. J’ai écouté, réfléchi… et je me suis lancé. Finalement, c’est ce milieu-là qui m’a donné envie de retourner aux études et de changer de cap. Je ne regrette pas du tout d’avoir fait le grand saut puisque c’est un milieu stimulant, avec beaucoup de possibilités.

4- Parle-nous un peu de ta formation en mécanique d’engins de chantier.

Ma formation en mécanique d’engins de chantier, je l’ai faite à Chibougamau. C’est là que tout a vraiment commencé pour moi dans ce domaine. Le programme est super complet : on touche à la mécanique, à l’hydraulique et à l’électricité. Ça m’a permis de découvrir où j’étais le plus à l’aise, dans mon cas, c’est vraiment la mécanique pure. J’aime comprendre comment les machines fonctionnent et trouver des solutions concrètes aux problèmes. Ce que j’ai le plus apprécié, c’est l’approche pratique. On apprend en mettant les mains dedans. J’ai aussi eu la chance de faire un stage chez Wesdome et ils m’ont ensuite engagé. Pour moi, le DEP a été une vraie porte d’entrée vers un métier concret, valorisant, et où on continue d’apprendre tout le temps.

5- Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton travail de mécanicien mobile?

Ce que j’aime, c’est que chaque journée est différente. On ne sait jamais exactement quel genre de problème on va rencontrer. Résoudre une panne sur place, parfois dans des conditions complexes, c’est très gratifiant. Les défis sont surtout liés aux imprévus mécaniques et aux conditions de travail parfois plus rudes.

John Hervieux, mécanicien mobile à la mine Kiena de Wesdome
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John Hervieux, mécanicien mobile à la mine Kiena de Wesdome

6- À quoi ressemble une journée typique pour toi à la mine?

C’est difficile de parler d’une journée « typique » parce que dans une mine, rien n’est jamais pareil d’un jour à l’autre. Mon travail, c’est principalement de faire de la maintenance préventive sur les équipements. On vérifie, on ajuste, on remplace des pièces. Parfois, il faut répondre à des appels d’urgence si une machine tombe en panne. Il n’y a pas vraiment de routine : chaque journée amène son lot de défis, et c’est justement ce que j’aime. Il faut être prêt à s’adapter, à réfléchir vite et à travailler en équipe.

7- Selon toi, comment évolue le secteur minier aujourd’hui?

Je trouve que le secteur minier change beaucoup en ce moment. On voit de plus en plus de nouvelles technologies arriver, surtout avec l’électrification des équipements. Ce n’est plus juste des grosses machines diesel : il faut maintenant savoir brancher, diagnostiquer, travailler avec des systèmes électroniques. Ça demande de continuer à se former, de rester à jour, parce que tout évolue vite.

8- Quel est un mythe ou préjugé que tu aimerais déconstruire à propos du travail en mécanique dans les mines?

Beaucoup de gens pensent que travailler en mécanique dans une mine, c’est juste réparer des moteurs tout le temps, dans un environnement sale, bruyant, pis que tu es tout seul avec ta boîte à outils. Mais c’est bien plus que ça. La réalité, c’est qu’on travaille avec des technologies avancées, des systèmes complexes, puis surtout, on est une équipe. On utilise de plus en plus d’outils informatiques et la sécurité est une priorité. C’est un milieu beaucoup plus encadré que ce qu’on imagine.

9- Quel message aimerais-tu transmettre à un.e jeune du secondaire qui envisage une carrière dans le secteur minier?

Je lui dirais de ne pas avoir peur d’essayer. Même si tu n’es pas certain au départ, le plus important, c’est de te lancer et de voir si ça te plaît. Le secteur minier, c’est beaucoup plus large qu’on pense : il y a de la place pour les gens manuels, mais aussi pour ceux qui aiment réfléchir, organiser, analyser. C’est un milieu où on apprend tout le temps. Tu touches à plein de choses : de la mécanique, de la technologie, du travail d’équipe… Ça donne un bon équilibre entre le travail sur le terrain et la réflexion. Et surtout, il y a des vraies opportunités d’avancement si tu es motivé. Tu peux commencer quelque part et évoluer rapidement.

10- As-tu un conseil à donner à quelqu’un qui souhaite suivre un DEP en mécanique d’engins de chantier?

Oui : sois curieux! C’est en étant sur le terrain qu’on développe les bons réflexes. Et surtout, garde une bonne attitude : la mécanique, c’est autant dans la tête que manuellement.

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