Risques liés à la transformation numérique des entreprises minières
Les risques liés à la transformation numérique des entreprises minières sont nombreux. En effet, il est possible d’identifier sept familles de risques liés à la transformation numérique. Ces risques concernent notamment les métiers, les tâches, les processus et les relations avec les parties prenantes. Ils ne se manifestent pas seulement lors du passage au numérique. Ils doivent être gérés tout au long de la vie de l’entreprise (Cigref, 2011).
1. Risques liés aux ressources humaines
Ces risques regroupent le manque d’adhésion ou le rejet de la politique de numérisation de l’entreprise par les employés, l’obsolescence des compétences des travailleurs dans certains secteurs spécifiques et les risques sociaux pouvant se traduire par une contestation organisée.
2. Risques liés aux systèmes informatiques
La numérisation accélère le partage de l’information, mais augmente le risque de voir des données dérobées, altérées ou modifiées. Ces risques peuvent être aggravés par la négligence des travailleurs. Une augmentation du numérique peut également entraîner la saturation des systèmes, une perte de leur efficacité et un ralentissement des activités.
3. Risques stratégiques
Le passage au numérique implique de définir au préalable un plan de la stratégie numérique. Une stratégie numérique déficiente peut causer des conflits internes ayant de lourdes répercussions sur l’entreprise minière. Ces risques renvoient également à la compatibilité difficile entre différents systèmes et à la dépendance à un fournisseur qui limite la capacité d’innovation de l’entreprise.
4. Risques de dématérialisation des rapports humains
Le passage au numérique n’élimine pas les rapports humains, mais les dématérialise. La multiplication des moyens de communication peut dans certains cas en diminuer la qualité. De plus, la surabondance des informations numériques alourdit les communications. L’information est alors perdue ou mal traitée.
5. Risques éthiques et juridiques
Ces risques renvoient au respect de la vie privée et à la confidentialité des données. Il intègre aussi la vitesse inégale de l’évolution des technologies et du droit en matière d’internationalisation des entreprises. Ces risques font notamment référence aux politiques d’hébergement des données à l’étranger et à l’authenticité des documents numériques.
6. Risques marketing
Ces risques sont de différentes natures et affectent la réputation de l’entreprise et sa capacité concurrentielle. Ils sont d’autant plus importants dans les médias sociaux et sur les différents canaux de communication qu’utilise l’entreprise.
7. Risques liés au patrimoine numérique
Ces risques réfèrent à la conservation numérique des données. Il peut s’agir du vieillissement des supports utilisés et l’évolution des formats. Ils réfèrent également à la difficulté d’évaluer financièrement les actifs numériques et la garantie des produits numériques.
L’évaluation du risque global d’un projet d’innovation est mesurée par la combinaison des risques précédents. Pour chaque risque, il faut déterminer le degré d’occurrence et le degré de gravité pour une entreprise donnée. Chaque projet d’innovation aura conséquemment un niveau de risque spécifique et il appartient à l’entreprise de se positionner par rapport à celui-ci.
Facteurs de changement
Le virage découlant de la révolution industrielle 4.0 propose plusieurs avantages aux entreprises minières telles l’optimisation des performances, la réduction des temps d’arrêt de production non planifiés et l’augmentation de la fiabilité et de la disponibilité des équipements. L’évaluation et la gestion des risques présentés ci-dessus ne sont pas les seuls facteurs à prendre en considération pour implanter une solution automatisée. D’autres facteurs influencent également l’ampleur de l’automatisation souhaitée et le rythme d’adoption en entreprise. Il s’agit des coûts, de l’accès à la main-d’œuvre et de l’acceptabilité sociale.
Figure 1 Facteurs influençant le rythme d’adoption des innovations
En résumé, lorsque le nombre de travailleurs qualifiés et disponibles est limité et quand le coût de la main-d’œuvre est supérieur à celui de l’automatisation, les entreprises sont enclines à implanter des solutions automatisées.
À l’heure actuelle, dans le contexte minier québécois, l’automatisation peut constituer localement une menace à l’emploi. Elle représente aussi une réponse à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, en particulier dans les régions minières nordiques où le recours au navettage (Fly in, Fly out) est fréquent. Dans ces conditions, le principal enjeu consiste à assurer la formation de travailleurs vers de nouvelles tâches impliquant la maîtrise de nouvelles compétences.
Les tâches physiques exécutées dans des environnements prévisibles, telles l’opération de machinerie et la conduite d’équipement lourd sur les sites miniers, sont les plus sensibles à l’automatisation. L’effet de l’automatisation est moindre sur les tâches similaires réalisées dans un environnement imprévisible.
Pour en apprendre davantage sur la transformation numérique de l’industrie minière, l’Institut vous invite à lire le rapport : Transformation numérique et compétences du 21e siècle pour la prospérité du Québec. Exemple de l’industrie minière...