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Exploiter davantage de graphite au Québec: développer un nouveau marché et de nouvelles compétences 

6 novembre 2017
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Au Québec, la promotion des énergies vertes en lien direct avec la politique d’électrification des transports du gouvernement met la table pour le développement de l’industrie du graphite.

Mason Graphite est une société minière publique ayant son siège social à Laval, au Québec. Par ses activités de mise en valeur du gisement de graphite naturel du Lac Guéret, sur la Côte Nord, Mason Graphite travaille au développement d’un projet minier suscitant des retombées positives pour la région où elle opère et surpassant les standards reconnus en matière de développement minier durable. Elle contribue aussi à combler les besoins mondiaux pour un matériau de pointe, nécessaire à une grande variété d’applications industrielles.

Son projet du Lac Guéret a franchi avec succès l’étape de l’étude de faisabilité et une entente avec la communauté Innu de Pessamit a récemment été conclue. L’acceptabilité sociale étant acquise, il reste à obtenir les derniers permis et à compléter le financement nécessaire à la construction de la mine et de l’usine.

Une équipe de direction chevronnée

Benoît Gascon, CPA, CA, président et chef de la direction de Mason Graphite détient un BAC en administration des affaires de HEC Montréal. Il possède aussi plus de 25 ans d’expérience dans l’industrie du graphite et du carbone. Avant de se concentrer sur le développement du réseau commercial essentiel au succès de Mason Graphite, Benoît Gascon a occupé la fonction de chef de la direction de Stratmin Graphite, qui exploitait alors le gisement Lac-des-Îles, la seule mine de graphite en Amérique du Nord. Il a également piloté les négociations entourant l’acquisition de Stratmin Graphite par Imerys SA, chef de file mondial  des minéraux industriels. Cette acquisition a donné naissance à Timcal Graphite & Carbone, maintenant Imerys Graphite & Carbone.

L’équipe de direction s’appuie aussi sur l’expertise technique de Jean L’Heureux, ing., M. Ing.et vice président exécutif, développement du procédé. Jean L’Heureux détient un BAC en génie des matériaux et métallurgie de l’Université Laval et une maîtrise en gestion de l’ingénierie de l’Université de Sherbrooke. Son expertise polyvalente est grandement valorisée chez Mason Graphite où une équipe de taille réduite doit résoudre simultanément plusieurs types de problématiques. Ingénieur métallurgiste et membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec, Jean L’Heureux cumule plus de 23 ans d’expérience en extraction et en transformation du graphite et d’autres minéraux industriels. C’est lui qui est chargé de la mise en valeur du gisement de graphite naturel du Lac Guéret. Auparavant, il a travaillé pour le compte du groupe Imerys au Québec et en Europe, notamment pendant 4 ans en performance des procédés. De 2000 à 2013, il a également assumé les fonctions de chef de produit, Matériaux réfractaires et Métallurgie, chez Timcal.

Un besoin de compétences variées

Si le projet du Lac Guéret se développe comme prévu, les postes à combler dès 2018 nécessiteront des compétences variées en administration, en génie géologique et en génie minier. Des boutefeux et des opérateurs de machineries lourdes, des opérateurs en usine, des caristes, des préposés à l’entretien, des mécaniciens et des électriciens seront également embauchés pour les opérations minières. De plus, des techniciens en instrumentation et en programmation seront aussi nécessaires, car l’automatisation accrue des procédés, notamment en usine, impliquera l’utilisation d’interfaces informatisées sur les lieux de travail.

L’entreprise prévoit embaucher ses employés graduellement vers la fin de la construction pour que ceux-ci soient déjà familiers avec les installations au moment de la mise en service dans laquelle ils seront fortement impliqués. De plus, l’entreprise envisage l’embauche d’employés de tous âges, de sorte à mélanger efficacement expérience et jeunesse dans les équipes de travail. Enfin, Mason Graphite est déjà en action en termes de recrutement de proximité, car l’entreprise a contribué à l’organisation de formations pour camionneurs.

L’exploitation d’une mine et l’opération d’une usine de traitement de graphite naturel exigent à la fois des compétences générales et spécialisées. Ainsi, la formation et l’expertise pour la conduite de machinerie lourde, la conduite de chariots élévateurs, l’entretien mécanique de machinerie fixe, la gestion des ressources humaines et l’administration notamment n’ont rien de spécifique au graphite naturel. Pour ces postes, les formations dispensées par le réseau d’enseignement du Québec sont adéquates.

Par contre, tous les postes directement liés au procédé de concentration du graphite, par exemple les opérateurs d’usine, requièrent des formations  particulières qui ne sont pas disponibles dans le réseau d’enseignement du Québec. Ces formations n’existent simplement pas, car il n’existe qu’une seule opération du genre en Amérique du Nord. Pour ces postes, Mason Graphite prévoit développer, à l’aide de partenaires externes, les programmes de formations appropriés, formations qui seront données aux nouveaux employés en salle de cours et en usine.

Par ailleurs, l’entreprise s’assurera également que tous les nouveaux employés incorporés à son personnel adhèrent à la culture d’entreprise (savoir-être) et qu’ils maitrisent les compétences de base nécessaires à leurs emplois, en particulier les règles en santé, en sécurité et en environnement ainsi que les procédures de travail spécifiques à chaque emploi (savoir et savoir-faire). L’initiative, la créativité et l’innovation compteront aussi parmi les compétences recherchées ainsi que le développement et le partage de connaissances et d’expertise. Finalement, les formations données en entreprise valoriseront à la fois la compétence technique et la polyvalence des employés.

Plus qu’une mine à ciel ouvert

Le projet d’extraction du minerai au Lac Guéret implique une fosse à ciel ouvert opérée 10 mois par année par une dizaine d’employés contrôlant une foreuse, une pelle mécanique, deux camions d’une capacité de 25 tonnes et une chargeuse. Ces employés seront aussi responsables de l’opération de la station de traitement des eaux ainsi que de la supervision des haldes de roches stériles et du mort-terrain conservé pour la revégétalisation progressive du site minier. Toute l’eau ayant été en contact avec le minerai ou le stérile sera captée, traitée et retournée à l’environnement après avoir été contrôlée pour s’assurer de respecter les exigences environnementales.

Les activités de transport de 190 000 tonnes de minerai par an de la mine du Lac Guéret à l’usine située 285 km plus loin, à Baie-Comeau nécessiteront le recours à des camions semi-remorques à benne basculante, couverts et d'une capacité de 40 tonnes. Une quinzaine de déplacements par jour, 7 jours sur 7 et 10 mois par an génèreront de l’emploi pour une trentaine d’opérateurs et de mécaniciens.

D’une capacité de 50 000 tonnes de concentré de graphite par an, ce qui correspond à environ 10 % de la production mondiale, l’usine installée dans le nouveau parc industriel Jean-Noël-Tessier de Baie-Comeau nécessitera le recrutement d’une soixantaine de personnes, essentiellement des résidents de Baie-Comeau. Elle bénéficiera également de la proximité de fournisseurs et de compagnies de service. Cette usine utilisera un processus conventionnel de concassage, broyage, et séparation physique par flottation à l’aide de réactifs, mais sans aucun acide. Les étapes suivantes de filtration, séchage, tamisage et emballage en sacs pour l’expédition aux clients seront également de type conventionnel. Les résidus issus de la concentration du graphite seront filtrés puis entreposés en pile, réhabilitée progressivement. La majorité de l’eau utilisée pour la concentration du graphite sera réutilisée. L’eau de ruissellement ayant été en contact avec le minerai ou les résidus sera également captée pour être utilisée en usine. Toute l’eau excédentaire sera traitée et contrôlée pour assurer sa conformité aux normes environnementales avant son retour à l’environnement.

Une opportunité à saisir pour le développement économique du Québec

Au Québec, la promotion des énergies vertes en lien direct avec la politique d’électrification des transports du gouvernement met la table pour le développement de l’industrie du graphite. Dans ce contexte, il semble raisonnable de penser que les objectifs gouvernementaux d’électrification des transports susciteront l’intérêt de l’industrie privée pour une augmentation de la production annuelle et pour la mise en place d’une filière de transformation du graphite au bénéfice de l’ensemble du Québec. Le gouvernement souhaite également favoriser la cyclicité accrue des substances minérales. Le recyclage du graphite présente toutefois une certaine difficulté à cet égard, car on le trouve habituellement en petites quantités dans les produits finis. Dans l’arrière-pays de Baie-Comeau, Mason Graphite travaille fort pour développer cette filière avec la contribution des entreprises présentes au Québec et spécialisées dans le domaine des composantes de batteries.

Le marché du graphite est mondial et chaque client potentiel a des besoins spécifiques (teneur précise en carbone, granulométrie spécifique à chaque usage) qui influencent le prix de vente. Actuellement, la Chine est le plus gros producteur et consommateur de graphite. L’Inde est un autre gros consommateur qui achète du graphite sur le marché mondial.

Les acheteurs potentiels pour la production du Lac Guéret sont nombreux et variés. En effet, le graphite résistant bien à la chaleur et aux acides est utilisé dans plusieurs secteurs industriels, pour des applications diverses, en particulier en métallurgie (briques réfractaires, additifs, poudres métalliques) et en électricité (batteries alcalines et lithium-ion, piles à combustible, balais électriques). Il est utile également pour des applications techniques (feuilles de graphite, lubrifiants, diffuseurs thermiques, retardateurs de flamme, polymères, garnitures de frein, surfaces d’embrayage) et comme composant de certaines technologies vertes (appareils photovoltaïques et de stockage d'énergie, fabrication de véhicules électriques).

L’augmentation anticipée de la demande mondiale pour le graphite provient essentiellement de l’augmentation rapide du rythme de fabrication de batteries lithium-ion destinées au marché automobile. Toutefois, la courbe d’apprentissage pour Mason Graphite représente un défi de taille, car les spécificités techniques liées à la technologie de batteries lithium-ion sont très exigeantes. Cela demeure néanmoins une voie porteuse pour les prochaines années.

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